Axe Transverse IRMC

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'''Opération 5 : Connectivités anatomiques et fonctionnelles (LSIIT, IPB-LINC, IFR neuroscience)'''  
 
'''Opération 5 : Connectivités anatomiques et fonctionnelles (LSIIT, IPB-LINC, IFR neuroscience)'''  
  
L’objectif général des études relatives à la connectivité anatomique et fonctionnelle est d’une part de fournir des outils d’investigation aux chercheurs en neurosciences (il s’agit d’améliorer la compréhension de la maturation, du vieillissement et du fonctionnement du cerveau), d’autre part de fournir des outils de diagnostic aux cliniciens, par exemple pour des pathologies telles que la schizophrénie ou la sclérose en plaques.
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présenter un intérêt pour la simulation des lésions traumatiques non visibles en imagerie classique (opération 11).
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Plus précisément, l'analyse de la connectivité cérébrale vise à mettre au jour les mécanismes conversationnels pouvant exister entre régions cérébrales actives. En connectivité fonctionnelle, ces mécanismes sont analysés sur un plan purement fonctionnel, sans se soucier du substrat anatomique qui sous-tend la fonction. En connectivité effective, les mêmes objectifs sont poursuivis mais en y introduisant les notions de réseau anatomique d'interconnexion entre régions cérébrales et d'influence qu'une région anatomique peut exercer sur une (plusieurs) autre(s). L’identification du réseau anatomique d’interconnection sera menée par tractographie des faisceaux de fibres dans le cadre d’imagerie par résonance magnétique de diffusion (IRMd).
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L'analyse de la connectivité cérébrale vise à mettre au jour les mécanismes  
Les méthodes d'analyse utilisées actuellement en connectivité fonctionnelle restent partiellement exploratoires en ne recherchant des interrelations qu'entre régions cérébrales pré-détectées actives, par cartographie d'activation. Elles souffrent également d'un manque d'interprétabilité des cartes de connectivité produites. Les méthodes utilisées en connectivité effective s'appuient sur un modèle graphique, anatomique, a priori de connections entre régions cérébrales actives afin d'en évaluer secondairement le degré (la force) d'interconnexion dans différentes conditions expérimentales. Les résultats qu'elles produisent, même si plus facilement interprétables, reposent sur une structure de graphe d'interconnexion défini a priori et supposé correct.
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conversationnels pouvant exister entre régions cérébrales. En connectivité fonctionnelle,  
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ces mécanismes sont analysés sur un plan purement fonctionnel, sans se soucier du substrat anatomique  
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Une stratégie plus récente considère des régions fonctionnellement homogènes, qu'elles soient actives ou non.
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Il est alors nécessaire d'effectuer un compromis entre la taille et l'homogénéité de ces régions. Ce compromis
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peut être réalisé de deux manières : soit fixer le nombre  de régions, et partant leur taille, soit garantir une
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homogénéité minimale à l'intérieur des régions.
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De manière à limiter l'influence de ce compromis, nous avons proposé
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une parcellisation  cérébrale multi-niveaux basée sur une classification hiérarchique
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des données IRMf. Un voxel peut alors appartenir à plusieurs régions à la fois : une (très)  
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moins homogène. Nous avons également étendu l'approche standard qui estime le réseau fonctionnel à partir
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d'un ensemble de régions au cas où les régions ne sont plus mutuellement exclusives.  
  
Dans le cadre de ce projet, il s'agit de développer des méthodes d'analyse de la connectivité cérébrale originales, à caractère pleinement exploratoire, s'appuyant sur des représentations graphiques à la fois simples et explicatives des mécanismes conversationnels entre régions cérébrales, et capables d'intégrer des informations de nature anatomique sur les réseaux d'interconnexion cérébraux mis en jeu. Le formalisme privilégié pour développer ces méthodes est la modélisation par réseaux bayésiens dynamiques (RBDs). Outre leur capacité à modéliser efficacement et graphiquement des processus aléatoires en interaction, les RBDs offrent, dans un cadre bayésien riche, des outils puissants d'analyse, tel que l'apprentissage de structure de réseaux, permettant de révéler a posteriori, dans l'espace et dans le temps, des relations de dépendance - indépendance fonctionnelle et/ou effective entre régions cérébrales.
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Dans le cadre de ce projet, il s'agit aussi de comprendre les liens qui peuvent exister entre la  fonction
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et l'anatomie : nous avons notamment comparé chez une population comateuse
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des réseaux fonctionnels de repos (obtenus à partir de séquences IRMf) avec les réseaux des fibres de
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Nous voulons également développer des méthodes originales d'analyse de la connectivité cérébrale,  
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cérébrales.

Version actuelle datée du 1 avril 2010 à 18:28

Opération 5 : Connectivités anatomiques et fonctionnelles (LSIIT, IPB-LINC, IFR neuroscience)

L'objectif général des études relatives à la connectivité fonctionnelle est d'une part de fournir des outils d'investigation aux chercheurs en neurosciences (il s'agit d'améliorer la compréhension de la maturation, du vieillissement et du fonctionnement du cerveau), d'autre part de fournir des outils de diagnostic aux cliniciens, par exemple pour des pathologies telles que la schizophrénie ou la sclérose en plaques. La connectivité fonctionnelle peut aussi éventuellement présenter un intérêt pour la simulation des lésions traumatiques non visibles en imagerie classique (opération 11).


L'analyse de la connectivité cérébrale vise à mettre au jour les mécanismes conversationnels pouvant exister entre régions cérébrales. En connectivité fonctionnelle, ces mécanismes sont analysés sur un plan purement fonctionnel, sans se soucier du substrat anatomique qui sous-tend la fonction. Les méthodes d'analyse utilisées restent le plus souvent partiellement exploratoires en ne recherchant des interrelations qu'entre régions cérébrales pré-détectées actives, par cartographie d'activation. Une stratégie plus récente considère des régions fonctionnellement homogènes, qu'elles soient actives ou non. Il est alors nécessaire d'effectuer un compromis entre la taille et l'homogénéité de ces régions. Ce compromis peut être réalisé de deux manières : soit fixer le nombre de régions, et partant leur taille, soit garantir une homogénéité minimale à l'intérieur des régions. De manière à limiter l'influence de ce compromis, nous avons proposé une parcellisation cérébrale multi-niveaux basée sur une classification hiérarchique des données IRMf. Un voxel peut alors appartenir à plusieurs régions à la fois : une (très) petite région, d'une grande homogénéité, et une plus grande, moins homogène. Nous avons également étendu l'approche standard qui estime le réseau fonctionnel à partir d'un ensemble de régions au cas où les régions ne sont plus mutuellement exclusives.

Dans le cadre de ce projet, il s'agit aussi de comprendre les liens qui peuvent exister entre la fonction et l'anatomie : nous avons notamment comparé chez une population comateuse des réseaux fonctionnels de repos (obtenus à partir de séquences IRMf) avec les réseaux des fibres de substance blanche estimés grâce à l'imagerie du tenseur de diffusion. Nous voulons également développer des méthodes originales d'analyse de la connectivité cérébrale, à caractère pleinement exploratoire, s'appuyant sur des représentations graphiques à la fois simples et explicatives des mécanismes conversationnels entre régions cérébrales, et capables d'intégrer des informations de nature anatomique sur les réseaux d'interconnexion cérébraux mis en jeu. Le formalisme privilégié pour développer ces méthodes est la modélisation par réseaux bayésiens dynamiques (RBDs). Outre leur capacité à modéliser efficacement et graphiquement des processus aléatoires en interaction, les RBDs offrent, dans un cadre bayésien riche, des outils puissants d'analyse, tel que l'apprentissage de structure de réseaux, permettant de révéler a posteriori, dans l'espace et dans le temps, des relations de dépendance - indépendance fonctionnelle entre régions cérébrales.